Des plages dangereuses en raison... des matières fécales

Selon un rapport de Environment America, la quantité trop importante de bactéries issues de matières fécales présentes dans les eaux américaines pourrait rendre malades 75 000 personnes. La surveillance de la qualité des eaux est également un enjeu de santé publique durant la période estivale au Québec.


Si les plages sont considérées comme sécuritaires la plupart du temps au cours de l'année, les chercheurs ont découvert que le nombre de bactéries peut augmenter considérablement certains jours.

Les coupables : les matières fécales de personnes et d'animaux. Cette augmentation survient lorsque les égouts débordent ou lorsque ces déchets réussissent à infiltrer les ruisseaux qui mènent directement dans les lacs ou dans l'océan.

À Chicago, par exemple, sur 19 plages échantillonnées, elles ont toutes connu au moins une journée où la baignade était dangereuse. L'une de ces plages, South Shore Beach, était dangereuse 93 jours sur 98.

D'autres plages dans certains États américains étaient gravement touchées :

  • Gulfport East, au Mississippi : risque élevé 44 jours sur 66;

  • Parc Tanner, à New York : inacceptable 48 jours sur 71;

  • Parc Cupertino, au Wisconsin : dangereuse sur 40 des 60 échantillons...

Des enjeux de qualité également au Québec

Cette réalité de surveillance de la qualité de l’eau est aussi le quotidien des autorités de la santé publique au Québec.

Certains gestionnaires de plages évaluent la qualité de l’eau sur une base régulière à l’aide de tests privés. Plusieurs exploitants participent également au programme Environnement-Plage, qui informe la population régulièrement de la qualité de l’eau. Les cotes d’évaluation pour les plages d’eau douce sont les lettres A (excellente), B (bonne), C (passable) et D (polluée).

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Certains cours d’eau sont plus problématiques depuis les dernières années, dont le lac Kénogamichiche et lac Vert (Saguenay-Lac-Saint-Jean), le Petit lac Saint-François (Estrie) et la baie Missisquoi (Montérégie). Le phosphore est le principal élément chimique qui favorise la croissance des cyanobactéries dans l’eau.

Les conditions météo peuvent engendrer un surplus de phosphore. La chaleur, mais aussi les pluies abondantes, accélère la prolifération des bactéries. Elles peuvent entraîner le « lessivage » des sols et l’écoulement de produits néfastes vers les bassins versants.

De plus, les autorités gouvernementales reconnaissent que la problématique des cyanobactéries pourrait s’aggraver avec les changements climatiques, notamment en raison du réchauffement des températures et de l’intensité des précipitations.

À Montréal, on peut également connaître la qualité bactériologique des cours d’eau à l’aide d’une carte interactive.

Sources : USA TODAY | Environment America Research & Policy Center and Frontier Group

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