Des milieux insoupçonnés peuplés par des tiques

Habituellement observées en forêt, les tiques peuvent se retrouver dans des endroits insoupçonnés. Puisque ces petits acariens ne volent pas, ils s’accrochent à un hôte, leur permettant ainsi de changer de milieu.


« Les tiques habitent plutôt en milieu boisé ou dans des zones avec de la végétation haute. Ce qu’elles aiment, ce sont les milieux assez humides. La tique va s’accrocher aux animaux pour se nourrir, et si l’oiseau ou la souris par exemple se déplace vers un autre milieu comme un jardin et que la tique se décroche, on peut effectivement la retrouver ailleurs qu’en forêt. Ce n’est toutefois pas l’endroit privilégié où on va en retrouver au Québec », explique de prime abord Marion Ripoche, conseillère scientifique à la surveillance, évaluation de risque et contrôle des maladies infectieuses à l'Institut national de santé publique (INSPQ). Il faut donc être vigilant même lorsqu’on n’est pas en randonnée en forêt.

Prévenir

Quelques mesures de sécurité peuvent être appliquées pour éviter une morsure. « L’idéal, c’est de mettre une barrière physique. Les tiques ne peuvent pas piquer à travers les vêtements comme les moustiques, il faut vraiment qu’elles aient un contact direct avec la peau. Donc si on va marcher dans un sentier, on s’assure de mettre un pantalon avec nos bas par-dessus, puisque les tiques sont souvent au niveau du sol », explique Alexis Pageau, expert en plein air. Des produits spécialement destinés à la prévention des morsures de tiques sont également vendus en pharmacie pour créer une barrière chimique.

Reconnaître

Leur morsure est très différente d’une piqûre de moustique ou d’araignée : la tique reste généralement attachée à la peau. On ne peut toutefois pas savoir si une tique est porteuse de la maladie de Lyme seulement en la regardant. « Il faut premièrement s’assurer que c’est bien une tique et non un insecte. La tique ne vole pas et ne saute pas. Si elle est coincée dans votre peau, elle aura la taille d’un grain de sésame », continue Mme Ripoche. L’INSPQ a mis sur pied le Guide d’identification des tiques du Québec pour faciliter le processus. « Si vous n’êtes pas sûrs, vous pouvez prendre la tique en photo et l’envoyer sur le site Web etick.ca. Ils font l’analyse photo et peuvent ensuite vous dire si c’est une tique et de quelle espèce ».

Migration nordique

Au fil des années, on observe une progression des populations de tiques vers le nord du Québec. « On les détecte de plus en plus haut vers le nord. Dans les zones où ça fait plusieurs années qu’il y a des tiques, on observe une augmentation, et donc plus de cas humains dans certaines zones », explique Mme Ripoche.

Selon l’INSPQ, « en 2017, un total de 329 cas de maladie de Lyme ont été déclarés à la santé publique. De ce nombre, 249 cas ont acquis leur infection au Québec et provenaient majoritairement des régions de l’Estrie et de la Montérégie ». Les zones les plus concernées dans la province sont le nord et l’ouest de l’Estrie, une grande partie de la Montérégie, le sud-ouest de la région de la Mauricie-et-Centre-du-Québec ainsi que le sud-ouest de l’Outaouais.

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