Des alertes de chaleur mieux adaptées aux changements climatiques

Le système d’alerte de chaleur extrême au Québec a été revampé. Conçu par l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), le nouveau système permettra aux autorités sanitaires de prendre de meilleures décisions et de prévenir des décès.

Le nouveau système s’étend sur une période plus longue, soit d’avril à octobre, afin que les autorités sanitaires soient mieux préparées aux vagues de chaleur hors-saison.

« On anticipe qu’avec les changements climatiques, les saisons vont bouger. Ça se peut que l’été commence en avril. On veut être à l’avance et on commence déjà à se préparer », affirme Fateh Chebana, professeur en statistiques appliquées à l’environnement à l’INRS.

Différents seuils d’alerte pour chaque mois

L’une des principales améliorations notées est que le nouveau système établit des seuils d’alerte qui varient en fonction du mois. Par exemple, durant l’été, l’alerte est lancée dès que le maximum dépasse les 30 °C, alors qu’en avril, un maximum de 23 °C suffit pour aviser les autorités.

« Je suis d’accord avec vous que 23 °C, c’est agréable pour la majorité des gens. Mais, il est possible que certaines personnes soient surprises. Elles ne s’y attendent pas et [soudainement] cela peut les amener à l’hôpital. Pour certaines personnes très vulnérables, elles peuvent même en mourir », explique M. Chebana.

Variation des seuils d’alerte de chaleur selon le mois

La pandémie a démontré à quel point quelques hospitalisations au-delà de la capacité maximale des hôpitaux pouvaient déstabiliser le système de santé, explique M. Chebana. Alerter les autorités sanitaires à l’avance d’une vague de chaleur devient alors crucial pour développer un plan d’action rigoureux.

En étant avisées deux ou trois jours à l’avance, les directions de santé publique peuvent notamment demander aux hôpitaux de préparer le personnel et de libérer des lits. Des directives peuvent aussi être envoyées aux municipalités pour qu’elles indiquent aux citoyens où se rafraîchir durant la vague de chaleur.

Le contenu continue ci-dessous

Le nouveau système d’alerte sera prochainement lancé dans la grande région de Montréal et s'étendra ensuite au reste du Québec.

À VOIR ÉGALEMENT : ONU : réduire les émissions de méthane est prioritaire