Depuis 20 ans, les canicules sont plus fréquentes au Québec

Avec la hausse des températures mondiales, le risque de connaître des vagues de chaleur a lui aussi augmenté. Selon les chiffres compilés par MétéoMédia, la possibilité que cela se produise au Québec est 20 % plus élevée par endroits qu'avant les années 2000.

Rappelons qu’une canicule est officialisée lorsqu’on enregistre trois journées consécutives à 30 °C ou plus. Selon les prévisions de Santé Canada, le nombre de journées à 30 °C ou plus dans plusieurs villes canadiennes va tripler d’ici 2080.

L’Outaouais grand gagnant

Depuis 1970, la station d’observation d’Ottawa a enregistré 102 canicules, dont 52 depuis 2000. Ce qui veut dire que chaque année, la région a 82 % de chance de vivre au moins un épisode de ce genre. Cela représente une augmentation de 42% de la fréquence des canicule entre 1970-1999 et 2000-2021 à la station d’Ottawa.

Une majorité des régions du Québec enregistrent aussi une hausse de ces épisodes depuis 2000. Pour Montréal, on a enregistré 56 canicules depuis 1970, dont 26 depuis 2000, une augmentation de 18% de la fréquence des canicules. La possibilité de voir au moins une canicule chaque année à Montréal est de 68 %. Pour la métropole, l’indice de récurrence des canicules a augmenté de 10 % depuis 20 ans (l’indice de récurrence se calcule en divisant le nombre de canicules par le nombre d’années).

Réchauffement inégal

Statistiquement parlant, Bagotville connaît plus d’épisodes caniculaires que Québec. En un demi-siècle, la région du Saguenay a eu 39 canicules contre 25 pour la capitale. Il est important de souligner qu’une nouvelle station d’observation est entrée en fonction en 1992 à Québec, sur un site différent, et que l’ancienne a cessé de compiler les données maximales et minimales quotidiennes en 1996. Mais depuis 2019, elle a repris du service. Ce changement a une incidence sur les statistiques météo.

Il faut également souligner que le pourcentage de récurrence de ces canicules a baissé pour ces deux stations depuis l’an 2000 : 10 % de moins pour Québec (il faudra voir dans le temps l’impact du déplacement de la station) et 13 % pour Bagotville. Pour Gaspé, c’est tout le contraire. Même s’il n’y a que 14 % de chance de connaître une canicule chaque année, la récurrence de celle-ci a presque doublé depuis 2000, passant de 13,6 % à 25 %. Elle est aussi passée de 44 % à 70 % pour Val-d'Or et de 22 % à 35 % à Rimouski.

Ailleurs dans le monde

Pour la France, on parle de vague de chaleur, c’est à dire : cinq journées consécutives avec un maximum supérieur de 5 °C à la moyenne saisonnière. Météo-France compile les vagues de chaleur depuis 1947 et conclut que depuis 35 ans, celles-ci sont plus nombreuses et que leur fréquence et leur intensité ont aussi augmenté. Les quatre vagues de chaleur les plus longues et trois des quatre vagues les plus intenses se sont toutes produites après 1982. L’organisme prédit, en citant le rapport du GIEC, que les épisodes caniculaires vont doubler d’ici 2050.

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Pour les États-Unis, l’Union of Concerned Scientists (UCS) prévoit aussi une augmentation des vagues de chaleur meurtrières, soulignant que la mesure des vagues de chaleur, qui s’évalue en ce moment en jours, se fera probablement en semaine au cours des prochaines décennies. Toujours selon le rapport de l’UCS, le nombre de journées à plus de 32 °C augmentera de 70 % chaque année et celui de journées de plus de 38 °C passera de 14 en moyenne par année à 36. Le nombre de jours à plus de 41 °C quadruplera et les journées à plus de 53 °C qui touchent seulement 1 % du territoire vont, à l’avenir, affecter 36 % des É.-U.

Article publié en juin 2020, mis à jour avec de nouvelles données en juillet 2022.