COVID-19 : l'action de l'humain sur la nature est-elle en cause?

Les scientifiques tentent de répondre à la question : pourquoi et comment la COVID-19 a-t-elle pu causer une pandémie ? À la lumière de certains travaux, c'est l'humain qui serait en cause. Explications.


En 2018, l’Organisation mondiale de la santé publiait, dans son second rapport, la liste des priorités quant aux maladies infectieuses pouvant causer des urgences de santé publique. Dans cette liste, l’OMS a cité : la fièvre hémorragique Ebola, le SRAS, le virus Zika et la maladie X. Cette fameuse maladie X, vous l’aurez deviné, est devenue la COVID-19.

Certains scientifiques ont avancé que les pressions qu’exercent les humains sur la nature ouvrent la voie à l’émergence de nouvelles maladies potentiellement dangereuses. Cette action de l’Homme sur la nature est définie par l’agriculture, la déforestation, la mondialisation, la perte de biodiversité, l’élevage intensif, par le rapprochement de plus en plus serré entre les humains et les animaux sauvages. Le problème de nature biologique que pose l'avènement des virus n’a pas véritablement changé, mais les probabilités d’éclosions de pandémies augmentent en fonction des changements dans la nature, ordonnés par les actions humaines. Bref : il n’y a pas nécessairement plus de virus, mais il y a davantage de rencontres !

Les chercheurs estiment que le rôle des forêts est essentiel dans l’émergence d’épidémies et le développement d’agents pathogènes pour les humains. Une étude publiée dans la revue Nature soulève l’importance de la zoonotique en ce qui a trait aux nouvelles maladies infectieuses. Le microbe est présent chez l’animal sauvage, puis est transmis à l’Homme. Dans la grande majorité des cas, cette transmission est sans conséquence. Toutefois, un microbe pathogène peut s’adapter à un nouvel hôte et devenir l’élément déclencheur d’une pandémie. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs démontrent à quel point la chauve-souris est un animal important dans cette chaîne de transmission. Il n’est toutefois pas le seul.

Le coronavirus a pu s’adapter à son nouvel hôte en raison de l’action que pose l’Homme sur la nature sauvage. La croissance démographique et les besoins grandissants en agriculture, l’urbanisation massive des populations et la consommation effrénée des ressources ne feront qu’augmenter les probabilités que d’autres pandémies surviennent.


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