COVID-19 : la pollution atmosphérique augmente les risques

Plusieurs études confirment le lien entre la pollution atmosphérique et les risques concernant la COVID-19. Explications.


En mars dernier, une étude italienne avait mis au jour le lien probable entre la pollution atmosphérique et le risque de contracter la COVID-19. Cette observation préliminaire a ouvert la voie à d’autres analyses d’envergure pour étudier les effets néfastes des émissions de particules fines dans l’atmosphère. Ces polluants proviennent essentiellement de la combustion de carburant fossile. Ce sont les activités industrielles qui en sont responsables, mais aussi les transports.

Deux postulats

Distinguons ici deux postulats : d’une part, la pollution atmosphérique augmente les probabilités de transmission ; d’autre part, les personnes exposées aux particules fines ont davantage de risques de développer des problèmes inflammatoires, donc de souffrir des complications de la COVID-19. La question des polluants dans l’air et le lien avec les maladies infectieuses comme la grippe a déjà fait l’objet de nombreuses études. De fait, le sujet est encore d’actualité avec la pandémie.

Un taux de mortalité accru

Une étude américaine de grande envergure menée par l’École de santé publique de Harvard a analysé la question en tenant de compte de nombreux autres paramètres, notamment l’âge des individus, la densité de la population concernée, le taux d’obésité, etc. Cette analyse concerne le taux de mortalité associé à la COVID-19 en fonction de l’exposition aux polluants atmosphériques. Des données ont été recueillies par les chercheurs jusqu’au 22 avril 2020 dans plus de 3000 comtés aux États-Unis, ce qui représente 98 pour cent de la population. Les résultats sont probants : une petite exposition supplémentaire aux polluants atmosphériques augmente de façon significative le taux de mortalité lié à la COVID-19.

Risques de propagation associés

Une autre étude menée aux Pays-Bas révèle des conclusions inquiétantes : une exposition supplémentaire de seulement 20 pour cent aux particules fines mène à 100 pour cent d'augmentation de cas de transmission de la maladie. Les données recueillies dans 355 municipalités hollandaises tiennent compte du type de population et des hospitalisations liées à la contraction de cette maladie. Les chercheurs estiment que la concentration de particules fines devient un élément important dans la prédiction des risques de propagation de la COVID-19. D’autres études devront être menées pour obtenir davantage de précisions.

Les scientifiques et spécialistes de la santé publique connaissaient déjà les dangers liés à la pollution atmosphérique pour la santé humaine. Plusieurs millions de personnes meurent chaque année en raison de la mauvaise qualité de l’air. Une personne qui vit dans une région dont l’air est très pollué à plus de risque de développer des maladies respiratoires chroniques. Au Canada seulement, la pollution de l’air serait responsable de plus de 20 000 décès par an selon l’Association médicale canadienne.


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