COP 26 : L’heure est venue de passer à la caisse

Un bras de fer s’annonce entre les pays développés et ceux en développement durant les négociations internationales qui se dérouleront lors de la Conférence sur le climat (COP 26). L’enjeu : les 100 milliards de dollars promis annuellement aux pays pauvres par les pays les mieux nantis.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais

Pour les pays en développement, les changements climatiques sont une menace d’envergure. Ces pays ne possèdent pas d’infrastructures conçues pour résister au climat de demain et sont donc plus vulnérables aux catastrophes naturelles. Ils ont toujours crié haut et fort qu’ils ne sont pas responsables de la situation puisque ce sont les pays développés qui ont rejeté la très grande majorité des gaz à effet de serre en développant leurs économies respectives.

C’est pourquoi, lors du Sommet de Copenhague (COP 15) en 2019, les pays industrialisés ont promis une enveloppe annuelle de 100 milliards de dollars aux pays pauvres pour les aider à adapter leurs modes de vie et leurs infrastructures tout en prenant le virage vert qui s’impose pour éviter que le climat s’emballe. Malheureusement, l’objectif n’a jamais été atteint. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) estime que cette enveloppe n’a jamais dépassé les 80 milliards de dollars et que d’ici 2025, c’est un montant de 93 milliards qui sera distribué. Difficile d’être strict avec les pays en développement quand les pays riches ne respectent pas leurs promesses.

Lors de cette réunion onusienne, il faudra également déterminer comment comptabiliser les 100 milliards de dollars. Il n’est toujours pas clair d'où viendra cet argent. Est-ce qu’un gouvernement fera un chèque à un autre, ou si d’autres avenues seront considérées ? On pourrait tenir compte d’un financement du Fonds monétaire international (FMI) ou de la Banque mondiale, dont bénéficient les pays plus pauvres. Il serait aussi possible de prendre en considération des investissements destinés au virage vert de pays en développement par des multinationales occidentales. Ou même d’un fonds de pension d’une société allemande qui investirait pour protéger une forêt en Amérique latine. Autant de façons de faire qu’il reste à négocier.

Les yeux tournés vers la Chine

La chine est, depuis plusieurs années, le plus grand émetteur de gaz à effet de serre de la planète. Sa rapide croissance économique a été propulsée par la construction de centrales électriques au charbon qui lui ont valu une place au sommet de la liste des plus grands pollueurs. Celle qui avait le statut de pays en développement il y a quelques décennies à peine doit maintenant se fixer des objectifs importants de réduction d’émissions. Selon Hugo Séguin, fellow au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal, on s’attend à ce que lors de la COP 26, qui se tiendra à Glasgow en Angleterre, la Chine subisse de fortes pressions de la part des pays en développement pour déposer des objectifs de réduction ambitieux, d’autant plus que son président a déjà annoncé que le pays sera carboneutre d’ici 2060 avec un pic d’émissions en 2030.

Toujours selon M. Séguin, la COP 26 sera une réussite si tout le monde déploie des objectifs de plus en plus contraignants. Les négociations auront lieu du 31 octobre au 12 novembre prochains.