Consommer local : quelques trucs et astuces

Le sujet de la consommation locale est sur toutes les lèvres en ce moment. Si certains achats sont facilement réalisables dans le périmètre du Québec, d’autres le sont moins, comme l’alimentation entièrement locale en hiver. Voici quelques astuces pour les apprentis locavores qui voudraient entamer un virage 100 % québécois.


Local toute l’année : l’importance de la préparation

Le directeur des programmes chez Équiterre Ryan Worms explique qu’il est important de se préparer si l’on souhaite s’alimenter localement au fil des saisons. « Si on veut manger des fraises toute l’année, c’est certain que ça sera plus difficile. Par contre, si on décide de suivre le temps des récoltes, on a un choix de consommation qui est bénéfique à l’environnement et à notre santé », avance-t-il de prime abord. « Le réseau des fermiers de famille, par exemple, propose toute l’année des paniers de légumes. Sinon, il est toujours possible de faire des conserves lorsque c’est le temps des récoltes afin d’avoir des produits locaux en abondance même en hiver ». Il faut prévoir un peu d’avance, se préparer, faire ses réserves et aussi accepter que certains produits ne puissent pas être consommés à moins de choisir des produits importés.

M. Worms espère également que la crise permettra de renforcer la remise en question collective sur notre alimentation et la provenance de ce que l’on consomme. Cette façon de consommer « permet d’appuyer les femmes et les hommes qui produisent de quoi nous nourrir près de chez nous ainsi que de réduire le nombre de kilomètres parcourus par les aliments », note-t-il. Le transport, que ce soit des personnes ou des marchandises, représente 43 % des émissions totales de GES au Québec, ce qui le classe en première place des secteurs les plus polluants selon l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre de 2016.

Demande en augmentation

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a récemment fait paraître, dans le cadre de son bulletin hebdomadaire de veille économique, un portrait de l’approvisionnement alimentaire au Québec. On y apprend qu’une grande part des aliments consommés dans la province sont québécois ou canadiens. « Parallèlement, les importations internationales de produits bioalimentaires du Québec se sont chiffrées à 7,4 G$ en 2018 », ce qui représente un peu moins du tiers de la valeur des aliments et des boissons qui sont destinés au maillon de la distribution. On note également qu’au chapitre des fruits, le Québec est actuellement autosuffisant à 60 %.

Les vitrines exclusivement locales se multiplient

Les plateformes numériques de vente de produits locaux fleurissent de part et d’autre du Québec. Le service d’alimentation Maturin, par exemple, permet aux producteurs la vente directe de leurs produits aux consommateurs. Dans leurs étals numériques, on retrouve notamment des produits laitiers, des fruits et légumes ainsi que des poissons et fruits de mer. En cliquant sur un produit, il est possible de savoir dans quelle région il a été fabriqué.

L’entreprise Signé Local, quant à elle, offre exclusivement des produits qui ont été fabriqués sur le territoire de la Belle Province. La co-propriétaire Vanessa Lachance explique qu'elle remarque une augmentation de clientèle au fil des années. « C'est sûr qu'avec la crise actuelle, on voit un mouvement de vague ; on va espérer que ça perdure dans le temps », explique-t-elle.

Pour aller plus loin...

  • L'Union des producteurs agricoles a récemment lancé son programme Mangeons local plus que jamais ! pour mettre en lumière les produits d'ici;

  • Le Panier Bleu, une initiative soutenue par le gouvernement du Québec, regroupe à l'heure actuelle près de 10 000 commerçants et permet aux consommateurs de trouver ceux qui se trouvent à proximité.

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