Combattre les changements climatiques grâce à … l’eau !

Les changements climatiques auront un impact sur l'approvisionnement en eau, si essentielle à la vie sur Terre. La disponibilité, la qualité et la quantité de cette ressource seront affectées, mettant aussi à risque la capacité d’assainissement de l’eau de milliards de personnes.

2,2 milliards de personnes

C’est le nombre de personnes sur la planète qui n’ont pas un accès direct à l’eau potable. 4,2 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale, n’ont même pas de systèmes d’assainissement fiables. Sans compter qu’en temps de crise comme celle que l’on connaît, où l’importance de laver ses mains régulièrement nous est sans cesse rappelée, trois milliards de personnes sur Terre ne disposent pas d'une installation pour se laver les mains à la maison.

À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau (22 mars), les Nations unies ont publié un rapport qui dépeint une image sombre de l’utilisation et de l’assainissement de la ressource la plus essentielle pour notre survie sur Terre. Selon ce rapport, notre consommation d’eau augmente d’environ 1 % par année et a été multipliée par six depuis un siècle. Les changements climatiques et la recrudescence de phénomènes météo qu’ils engendrent comme les tempêtes, les inondations et les sécheresses vont aggraver la situation des pays qui subissent déjà un stress hydrique.

Assainir après usage

Dans le but d’économiser la ressource, il est important que les eaux usées soient assainies avant d’être renvoyées dans la nature. L’assainissement aussi est un processus qui est responsable d’émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions sont dues à l’énergie utilisée pour l’assainissement, ainsi que par les procédés biochimiques. L'assainissement est responsable de 3 à 7 % des émissions mondiales. Le rapport souligne également que la matière organique en décomposition contenue dans les eaux usées non traitées émet du méthane, un gaz à effet de serre six fois plus puissant que le CO2. Sur Terre, c’est entre 80 et 90 % des eaux usées qui ne sont pas traitées.

Nous devons investir, selon le rapport, dans des techniques capables de retirer le méthane des matières organiques contenues dans les eaux usées. Il cite, en exemple la Jordanie, le Mexique, le Pérou et la Thaïlande qui utilisent des techniques où le méthane extrait sert, sous forme de biogaz, à l’énergie nécessaire pour le processus d’assainissement. Ces techniques permettent de réduire les émissions de CO2 et de réaliser des économies qui contribuent à améliorer la qualité du service d’approvisionnement.

Selon Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, « Nous devons de toute urgence augmenter les investissements dans des bassins versants et des infrastructures hydrauliques sains, avec des améliorations spectaculaires de l'efficacité de l'utilisation de l'eau ».