Cidrerie Jodoin : visionnaires de génération en génération

Véronique SaumurePrésentatrice et Créatrice de Contenu
Véronique Saumure
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Au cœur de la « capitale de la pomme » se trouve une entreprise vieille de 120 ans qui a littéralement révolutionné le domaine du cidre au Québec : la Cidrerie Michel Jodoin.


Tout commence lorsque Jean-Baptiste Jodoin décide d’acheter, à tout juste 20 ans, une pommeraie à Rougement comprenant à peine une centaine d’arbres pour la modique somme de… 1 500 $ en 1901 !

M. Jodoin et son fils Ernest mettent alors toute leur énergie dans l’entretien et l’expansion du verger. « Il n’y avait pas d’agronome dans ce temps-là. Mais, c’était des gens qui avaient des connaissances et un bon flair pour bien positionner les vergers à cette époque-là », explique l’actuel propriétaire, Michel Jodoin.

Puis, les années passent et les enfants d’Ernest Jodoin s’y investissent à leur tour. Plus tard, Michel, fils de Jean et arrière-petit-fils d’Ernest, se joindra à l’aventure. C’est ce dernier qui fera passer la vocation de la pommeraie de la consommation à l’embouteillage.

Un contexte difficile

Lors de la rédaction de la Loi sur les boissons alcooliques et de la création de la Commission des liqueurs du Québec en 1921, le cidre avait été oublié. De ce fait, la vente de ce produit n’était pas autorisée. Il faudra attendre près de 50 ans, soit en 1970, pour que la production et la vente de cidres deviennent légales. Mais l’idée de produire un cidre de qualité germe déjà depuis un certain temps dans la tête de Michel Jodoin.

Lorsque l’interdiction est levée, ce dernier démarre le projet en allant, en premier lieu, se former en Europe. « Je suis allé chercher les connaissances en Champagne (la région) pour faire de la bulle et faire un cidre mousseux selon la méthode traditionnelle », indique ce dernier.

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Lorsqu’il revient au Québec, M. Jodoin obtient l’un des tout premiers permis de fabrication et de vente de cidre artisanal. Puis, il entame la fabrication de son cidre. Après une première production d’environ 150 bouteilles au succès plutôt tiède, le cidriculteur ne baisse pas pour autant les bras et va même présenter lui-même son produit aux médias pour mousser les ventes. L’initiative aura l’effet escompté puisque quelques années plus tard, soit au début des années 1990, ces ventes monteront jusqu’à 5 000 bouteilles. La cidrerie deviendra d’ailleurs en 1999, la première microdistillerie au Canada ! Puis en 2004, les ventes atteindront les 100 000 bouteilles.

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Une expansion au-delà des frontières

Aujourd’hui, la cidrerie fabrique plus d’une trentaine de produits, allant du cidre blanc pétillant au mousseux en passant par le cidre de glace. L’entreprise produit également des brandys et autres spiritueux, ainsi que des moûts de pomme en plusieurs saveurs. La cidrerie vend autant au Québec qu’au Canada et même en Europe.

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Questionné sur le fruit de son labeur, M. Jodoin continue toujours de vouer la même affection pour le fruit emblématique de Rougemont. « J’aime bien croquer une pomme de temps en temps. Mais, j’aime mieux la boire, c’est évident », de dire en souriant le propriétaire de la Cidrerie Michel Jodoin.

Rendez-vous… à Rougemont, en Montérégie !

Avec la collaboration de Julie Perreault


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