Le panier d’épicerie sera plus cher en 2021

Julie PerreaultRédactrice

Le panier d’épicerie coûtera plus cher en 2021. La COVID-19 et les changements climatiques en sont en grande partie responsables. C’est ce qui ressort du Rapport annuel sur les prix alimentaires canadiens 2021.

Rédigé par une équipe de chercheurs de l’Université Dalhousie, de l’Université de Guelph, et pour une première fois, de l’Université de la Saskatchewan et de l’Université de la Colombie-Britannique, le Rapport se penche sur le prix des denrées alimentaires pour la prochaine année et propose une rétrospective de ses prévisions pour 2020. À cet effet, les impacts des changements climatiques se sont accentués cette année, selon le Rapport : « L’année 2020 a connu un record et une aggravation de la chaleur, de la perte de glace, des incendies de forêt, des inondations et des sécheresses ».

Une année record d'incendies pour la Californie

Considéré comme le « grenier des fruits et légumes », l’état de la Californie a vu 1 690 718 de ses hectares brûlés par les quelque 9 600 incendies qui se sont déclarés au cours de l’année, selon le California Department of Forestry and Fire Protection (CAL FIRE). Si les superficies agricoles ont été majoritairement épargnées, un certain nombre d’entre elles ont subi des dommages collatéraux en lien avec la fumée, en plus de voir leurs activités ralenties ou arrêtées.

Feux en Californie

COVID-19 et risques géopolitiques

L’industrie agricole a aussi subi les contrecoups des répercussions, mais aussi de la gestion de la COVID-19. Outre le coût des mesures sanitaires, l’industrie a dû naviguer à travers les fermetures de frontières, les éclosions en installation et la pénurie de main-d’œuvre, pour ne citer que ces exemples.

Par ailleurs, toujours selon le Rapport, les risques géopolitiques — comme l’embargo du porc canadien par la Chine l’an dernier — demeurent l’une des raisons expliquant les augmentations de prix. Bien que la nouvelle administration américaine apportera sans doute un peu plus de prévisibilité, les chercheurs s’attendent toutefois à ce que « l’Amérique continue d’être influencée par des politiques nationalistes. Le prix de certains intrants comme le blé et le canola pourrait également avoir une incidence sur le coût de transformation des aliments et pourrait influer sur les prix au détail ».

Les prix à la hausse

Ainsi, selon les prévisions de l’équipe, les aliments coûteront en moyenne de 3 à 5 % plus cher. Plus particulièrement :

  • Les légumes et la viande devraient subir une hausse de l’ordre de 4,5 à 6,5 %.

  • Le prix des fruits augmentera de 2 à 4 %.

  • Les produits de boulangerie subiront aussi une hausse de prix de 3,5 à 5,5 %.

  • Le prix des fruits de mer devrait aussi augmenter de 1,5 à 3,5 %.

Les Canadiens, plus conscients des conséquences de leurs choix

Point positif du Rapport, les chercheurs ont toutefois noté que, malgré la pandémie, les consommateurs ont continué d’embrasser la tendance sans viande, sachant notamment « l’impact de la production alimentaire mondiale et, plus particulièrement, de la production industrielle de viande, sur la dégradation de l’environnement ». Il s’agit là d’une bonne nouvelle pour la planète !

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