Cette saison des ouragans s'annonce active !

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Un premier aperçu de la saison des ouragans 2020 dans l’Atlantique a été dévoilé par l’université du Colorado. Et une saison plus active que la normale est anticipée.

Chaque année, au début du mois d’avril, le Dr Philip J. Klotzbach et ses collègues de l’université du Colorado dévoilent leur premier aperçu de la saison cyclonique dans l’Atlantique.

La saison commence officiellement le 1er juin et se termine fin novembre, mais il n’est pas impossible de voir se former des tempêtes en dehors de ces dates. Alors qu’en moyenne on retrouve dans l’Atlantique douze tempêtes tropicales, six ouragans (dont trois majeurs), cette année, seize tempêtes tropicales dont huit ouragans et trois majeurs sont prévus.

PREVISION 2020

On rappelle qu’il suffit qu’un système touche terre et laisse de nombreux dommages pour qu’une année soit considérée comme active, même si le nombre de systèmes formés est inférieur à la normale. Il n’y a donc pas une forte corrélation entre le nombre de tempêtes formées et celles qui touchent terre. C’est pour cela que la recherche réalisée par l’université du Colorado se concentre de plus en plus sur les probabilités que ces tempêtes touchent terre.

Cette année, il y a 65 % de chance qu’un des ouragans majeurs (catégorie 3 et plus) formés touche terre aux États-Unis (avec des risques que leurs restes remontent vers le Québec), et 58 % dans les Caraïbes. Ce sont des valeurs bien au-dessus des normales.

Comment les experts peuvent-ils prévoir qu'il y aura une saison active ? Voici la liste des facteurs favorables à cette déclaration.

1. ENSO - El Niño et La Niña

LA NINA

El Niño et La Niña sont des phases opposées de ce que l’on appelle le cycle ENSO (El Niño South Oscillation), un terme scientifique pour décrire les fluctuations de températures des eaux de surface dans le Pacifique, et leur interaction avec l’atmosphère.

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C’est un facteur toujours pris en compte lors de la prévision de la saison des ouragans, puisqu’il influence le patron météorologique. Lorsque nous sommes en phase El Niño (des eaux plus chaudes que la normale), on observe généralement une saison calme, alors que c'est l'inverse durant La Niña.

PREVISION ENSO

En ce moment, nous sommes en phase neutre « chaude », c’est-à-dire l’anomalie de la température des eaux de surface dans l’océan Pacifique se retrouve entre +0 °C et +0,5 °C. Les modèles prévoient une transition vers La Niña d’ici la fin de l’été, ou encore à l'automne. Ces dates correspondent au pic de la saison des ouragans, ce facteur joue donc en faveur d’une saison active.

ENSO ET SAISON (1)

2. Températures des eaux dans l’Atlantique

SST

La source d’énergie principale des ouragans est la chaleur des océans. En ce début du mois d’avril, la majorité du bassin atlantique se retrouve avec une température des eaux de surface au-dessus des normales. L’anomalie de chaleur la plus importante se retrouve dans le golfe du Mexique, à cause du manque de pluie et d'une récente vague de chaleur. Seules les eaux au nord de l’Atlantique et près des côtes ouest de l’Afrique enregistrent des températures sous les normales.

Ce n’est pas la température actuelle des eaux qui favorisera une saison active, mais plutôt l’anomalie prévue par les modèles lors de la saison cyclonique. Les modèles suggèrent que la majorité du bassin atlantique se retrouvera au-dessus des normales, de quoi alimenter les probabilités pour une saison active.

SST FORECAST

Bien évidemment, si une tempête se forme, d’autres facteurs seront à regarder à ce moment-là. On parle du cisaillement des vents ou encore de la poussière du Sahara, qui peuvent être des inhibiteurs. Or, ce sont des phénomènes que l’on ne peut présumer longtemps à l’avance.

Une 5e saison consécutive très active attendue

DORIAN

Dorian est le nom de l’ouragan dont on se souviendra, pour la saison 2019. Il est devenu le deuxième plus fort ouragan de l’histoire dans l’Atlantique. À son maximum, il a dévasté une partie des Bahamas alors qu’il y faisait du surplace. Par la suite, il a touché terre vers la Caroline du Nord et est remonté vers les Maritimes où il a laissé plus de 120 mm de pluie et des rafales à plus de 100 km/h. Cette saison 2019 s’est conclue avec 18 tempêtes nommées, dont six ouragans et trois majeurs.

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En 2018, c’est le nom de Michael qui a coupé le souffle de plusieurs résidents du nord de la Floride, alors qu’il a touché terre en catégorie 5. Sa pression est descendue jusqu’à 919 mb, soit l'une des pressions les plus basses jamais enregistrées pour un ouragan qui touche terre. Au total, quinze tempêtes nommées s’étaient formées cette année-là, dont huit ouragans et deux majeurs.

OURAGAN MAJEURS

La saison 2017 a été, quant à elle, la plus coûteuse pour les États-Unis. Harvey, Irma, Maria sont des noms qui font encore trembler. 17 tempêtes tropicales s’étaient formées, dont dix ouragans et six majeurs.

En 2016 c’est Matthew, un ouragan majeur de catégorie 4, qui a causé les dégâts les plus importants, des Caraïbes aux États-Unis.

Alors que tous ces noms ont été retirés de la liste des noms des ouragans, à cause de leurs dommages et du nombre de morts laissés derrière eux, celui de Dorian n’a pas encore été retiré par l’Organisation mondiale de la météorologie. Malheureusement, à cause de la COVID-19, la décision est remise à l’année prochaine. La préoccupation première est la future saison à venir.

Voici les noms prévus cette année :

NOMS 2020

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