Ces acteurs pourraient avoir un impact majeur sur l’hiver

Plusieurs acteurs météorologiques seront sous surveillance cet hiver : le blocage atmosphérique au Groenland, La Niña ainsi que le vortex polaire ont le potentiel de changer le cours de la saison. D’autres acteurs pourraient même venir jouer les trouble-fêtes.


EN BREF :

  • Blocage ou crête au Groenland;

  • Arrivée de la Niña;

  • L'influence de l’eau chaude ou froide;

  • L’effet probable du vortex polaire.


La présence d’un blocage atmosphérique au Groenland favorise les apports d’air froid au Québec. La formation d’un tel blocage force l’air froid du vortex polaire à se faire un chemin jusqu’à la Belle Province. Le vortex polaire, qui a déjà commencé à se déplacer des régions polaires vers nos latitudes, est également vecteur de températures froides. À l’inverse, les eaux chaudes dans l’océan Atlantique ainsi que le phénomène La Niña sont généralement synonymes de températures douces. « À un certain moment, un ou plusieurs de ces acteurs vont dominer », explique Réjean Ouimet, expert météo.

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La Niña à l’honneur

Le phénomène La Niña, qui désigne une anomalie d’eau plus froide dans l’océan Pacifique équatorial, sera de la partie encore une fois cet hiver. En 2020, l’atmosphère était en phase d’installation, mais cette année, le phénomène est bien en place. L’étendue d’eau froide dans le Pacifique est effectivement plus vaste. « La Niña risque donc de prendre plus d’ampleur cette année. On estime à 45 % la contribution moyenne de ce phénomène sur l’hiver en général », spécifie M. Ouimet. À l’heure actuelle, on s’attend à un épisode modéré. Un tel scénario influence la saison froide, en favorisant entre autres le temps actif et la présence de douceur.

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Nord de l’océan Pacifique : eau froide

L’eau du nord de l’océan Pacifique est plus froide qu’à l’habitude. Cela a pour effet de gêner la formation d’une crête, qui contribue normalement à envoyer du froid vers l’est du continent. Un revirement de situation est toutefois possible dans cette région du globe. Par exemple, lors de l’hiver 2013-2014, un blob s’était formé pendant l’hiver.

BON À SAVOIR : Qu’est-ce qu’un blob ? Il s’agit d’une zone d'eau anormalement chaude dans le Pacifique Nord. Il peut favoriser une abondance de tempêtes vers la côte ouest du Canada.

À l'ouest du continent nord-américain, une forte crête accompagnée d'eau chaude dans le nord du Pacifique peut causer une situation fâcheuse dans le centre et l'est du Canada. En effet, la trajectoire très accentuée du courant-jet ouvrirait la porte à du temps plus froid en Ontario et au Québec.

Côte est : eau chaude

Au contraire, on observe de l’eau chaude au large de la côte est. Le Gulf Stream est actuellement cinq degrés plus chaud qu’à la normale. Cette réalité est accompagnée d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle.

LA BONNE : Le développement d’une crête pourrait être favorisé. Celle-ci nous permettrait de connaître du temps exceptionnellement doux sur des périodes plus ou moins prolongées.

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LA MAUVAISE : L’eau plus chaude recèle un potentiel de développement de systèmes côtiers puissants gorgés d’importantes quantités de précipitations. Il est donc possible de voir des tempêtes explosives qui s’avèrent parfois historiques.

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Crête au Groenland

Si la crête se développe au-dessus du Groenland, la situation pourrait devenir problématique par moments, particulièrement au début de la saison. « Le froid risque alors d’être embouteillé sur le nord-est du continent nord-américain. Des vagues de froid seraient donc au menu », note-t-il.

Si celle-ci ne se concrétise pas, la circulation d’ouest en est sur l’Atlantique en phase positive de l’oscillation atlantique nord n’est pas entravée. Ce qui signifie que l’hiver se mettra en mode douceur et que le froid sera concentré au nord.

La carte cachée : le vortex polaire

La carte cachée de l’hiver demeure le vortex polaire qui s’est libéré au nord, ce qui lui permet de dériver vers les latitudes plus au sud. Si un réchauffement en très haute altitude est observé au niveau des pôles, le vortex pourrait être dégagé. « On a déjà vu des indices d’un tel mouvement au nord en octobre plus tôt qu’à l’habitude. L’histoire pourrait se répéter au cours des prochaines semaines », conclut Réjean Ouimet. Une chose est certaine : ce serait un indice qui pointerait vers le froid.

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet, expert météo

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