À chaque printemps, une tradition refait surface

L’été, ce sont les eaux chaudes, les plages, les touristes. L’hiver, c’est un territoire arctique. Une banquise de 44 km qui a beaucoup à offrir. Pendant que le printemps prend ses aises, on rencontre l’auteur Stéphan Tremblay, originaire du lac.

Le lac et ses saisons

C’est à Saint-Gédéon que Stéphan a grandi. Aux abords du magnifique lac Saint-Jean. Son terrain de jeu comme il l’appelle. Inlassablement, il voit son lac changer, se métamorphoser, se modeler au rythme des saisons.

« Novembre est un mois ennuyant. On attend impatiemment que les glaces prennent. Quand c’est fait, une certaine euphorie s’installe. On peut faire de la motoneige et du ski de fond. » - Auteur Stéphan Tremblay

Un musée à ciel ouvert

Depuis quelques hivers, Stéphan propose aux gens une expérience. Dormir au beau milieu du lac dans un Igloft (mot-valise pour Igloo et Loft). Petit, douillet et très vitré, on se sent complètement ailleurs. Pour rendre l’expérience encore plus attrayante, il a inauguré cet hiver son musée de la glace.

« On a tendance à critiquer l’hiver. Le musée nous permet d’apprécier la saison froide et d’en apprendre davantage sur les phénomènes que l’on côtoie tous les jours. » - Stéphan Tremblay

Sur un parcours de 2 km, que l’on fait à pied, on marche sur les eaux glacées et on s’arrête devant les différents panneaux d’interprétation pour en apprendre davantage sur la glace et sur la vie sous zéro. Pourquoi la neige est-elle blanche ? Pourquoi les flocons ont-ils six branches ? Qui étaient les marchands de glace à l’époque ?

Un musée, sans toit et sans murs, qui nous fait prendre l’air et qui vit au rythme de la météo. Ceci dit, un musée éphémère qui fondra comme neige au soleil aussitôt le retrait des glaces, mais qui reviendra dès le retour des flocons… l’hiver prochain !

Le lac est quoi ?

Puisqu’on suit la logique des saisons, après l’hiver vient le printemps. Et chaque année, une tradition refait surface. On mise sur la date du retrait des glaces. « Le lac est calé ! » Au pays des bleuets, l’expression est bien connue. Et les gens se font prendre au jeu, il y a même des concours qui sont organisés.

Selon la légende urbaine, la date du calage des glaces serait prophète de l’été. Plus il se produit tôt, plus il sera exceptionnel. Plus il se produit tard, plus il sera misérable.

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« Ce n'est pas nécessairement parce qu’on a un bon printemps que l’on aura un bel été. À MétéoMédia, vous êtes bien placés pour le savoir. Je pense que ça vient du folklore, un peu comme le jour de la marmotte, mais c’est plaisant d'en parler ! » - Stéphan Tremblay

Prépare les hot-dogs !

Quand le lac est dégagé à plus de 70 %, on va dire que le lac est calé. C’est le moment de sortir son barbecue ! En moyenne, le lac Saint-Jean cale à la mi-mai. La date la plus hâtive est le 22 avril et la plus tardive le 24 mai.

Ce genre de statistique est archivé à la base d’aviation de Roberval depuis 1916. À l’époque, ce sont les pilotes d’hydravions qui annonçaient le retrait des glaces. Puisqu’ils devaient amerrir sur le lac durant leur voyage qui les menaient vers le nord, c’étaient eux les « les hirondelles du printemps. »

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