10 plantes dont il faut se méfier

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Brûlures, intoxications, perte de valeur d’une propriété, certaines plantes sont loin d’être inoffensives. En voici dix dangereuses dont il vaut mieux se méfier et qui sont présentes au Québec.


1 - La Berce du Caucase

La Berce du Caucase est une plante envahissante qui a une très mauvaise réputation. Avec raison. Il s’agit d’une espèce qui peut provoquer des brûlures graves sur la peau. Malgré les opérations d’éradication, elle a continué de proliférer au Québec au cours des dernières décennies. La Berce du Caucase est une plante de la famille des Apiaceae. Elle a été introduite au Québec à des fins ornementales depuis au moins 1982. Sa taille peut atteindre jusqu’à 5 m de hauteur. Elle se répand très rapidement, surtout en bordure des fossés de drainage et des cours d’eau, grâce à son abondante production de graines.

2 - La Myriophylle en épi

Le Myriophylle en épi (souvent surnommée la « plante zombie ») est une plante envahissante de la famille des Haloragaceae, qui prolifère dans les cours d’eau. Si sa propagation est majeure, les propriétaires riverains peuvent s’attendre à perdre jusqu’à 16 % de la valeur de revente de leur maison ou leur chalet. Cette plante a été introduite au Québec vers 1927 et elle pousse dans les étangs, les lacs et les rivières. Elle se développe grâce à des racines, mais elle a l’apparence d’un tapis flottant à la surface de l’eau. Elle se trouve surtout dans les régions de l’Outaouais, des Laurentides et de l’Estrie. Cette plante nuisible est très difficile à éradiquer puisque les racines lui permettent de survivre durant l’hiver et de repousser une fois la chaleur de retour au printemps. Les colonies vont donc continuer à s’étendre.

3 - La pomme-épineuse ou Datura stramoine (Datura stramonium)

D’origine incertaine, du Mexique selon certains auteurs, elle s’est naturalisée un peu partout dans le monde. Elle pousse à l’état sauvage sur les terrains en friche, dans les champs cultivés et les terres incultes. C'est une plante nitrophile, qui préfère les sols frais, limoneux et argilo-siliceux. Elle est considérée comme une mauvaise herbe qui peut être localement très envahissante. Elle concurrence les cultures estivales notamment le maïs et le soja ainsi que les cultures maraîchères. Elle fait partie de la famille des Solanacées. Elle forme un buisson de 30 cm à 2 m de hauteur, à l'odeur fétide. Elle contient des alcaloïdes toxiques puissants, dérivés du tropane. Le nom anglais de la plante, jimsonweed, vient d'un cas d'intoxication survenu à Jamestown, en Virginie : des soldats avaient souffert de délire et d'hallucinations après avoir mangé cette plante en salade. Toutes les parties de la plante sont toxiques, son ingestion entraîne des hallucinations, de la tachycardie, une faiblesse musculaire, des amnésies et la mort. Attirées par les feuilles du Datura, les larves du doryphore meurent empoisonnées en y goûtant, ce qui fait de cette plante une excellente compagne des cultures de pommes de terre ou d’aubergines. La plante est aussi utilisée à titre médicinal dans le monde en tant que sédatif, mais aussi pour traiter l'asthme ou la toux.

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La pomme-épineuse ou Datura stramoine (Datura stramonium). Crédit - Wikimedia

4 - La Renouée du Japon

Cette plante de la famille des Polygonaceae est présente au Québec depuis plus d’un siècle. Sa croissance rapide au cours des dernières années a fait sa renommée. La plante, qui forme parfois d’immenses clones -soit un ensemble de tiges identiques provenant du même réseau de racines- de plusieurs centaines de mètres de longueur, est assez forte pour transpercer une surface asphaltée, voire s’infiltrer dans des fissures de béton. Elle devient une véritable peste en raison de sa taille (elle cache le soleil aux autres espèces) et de ses racines qui libèrent des toxines qui seraient néfastes pour les autres espèces.

5 - L'if du Canada (Taxus canadensis)

L'if du Canada est un arbuste indigène que l’on trouve au Québec, en Ontario, dans les Maritimes, à Terre-Neuve ainsi que dans quelques régions au nord des États-Unis. Sa toxicité provient d'une molécule, le paclitaxel, présent dans l’écorce, les branches, les aiguilles et les graines, mais pas dans l’arille (fruit). Le poison agit très vite. Son effet se fait sentir au niveau du système nerveux : une période de tremblements se change en paralysie, hypotension, dépression cardiaque et arrêt respiratoire. Il faut provoquer le vomissement immédiatement après l’ingestion, car une fois que le poison a traversé l’estomac, il agit très rapidement, la mort survient aussitôt. L’ingestion d’aiguilles en infusion suffit à causer la mort. La viande et le lait des animaux intoxiqués constituent également un risque d’empoisonnement. Un arbuste pourtant qui sauve des vies : le paclitaxel est une molécule utilisée en chimiothérapie pour lutter contre les cancers du sein et des ovaires. Cette molécule fait partie de la grande famille des taxanes, des substances anticancéreuses naturelles.

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If du Canada (Taxus canadensis) Crédit - Wikimedia

6 - L’Impatiente glanduleuse

L’Impatiente glanduleuse est un « cadeau » de l’Inde. Cette plante -également connue sous le nom d’Impatiente de l’Himalaya- a été introduite au Québec vers 1939. Ironiquement, cette annuelle produit de très belles fleurs, mais plusieurs problèmes se cachent derrière cette beauté. Son principal défaut est qu’elle provoque une érosion des berges. La densité des tiges peut atteindre de 40 à 200 tiges au mètre carré. Ceci fait en sorte qu’un ruisseau peut se retrouver complètement envahi par l’Impatiente, et ce, sur une courte période. Le milieu scientifique n’a pas encore une connaissance précise de sa répartition sur le territoire québécois.

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7 - La cicutaire maculée (Cicuta maculata)

Cette plante indigène est considérée comme la plante la plus toxique en Amérique du Nord. Elle pousse dans les sols humides et les marais de la plupart des régions du Canada. Endémique de l'estuaire du Saint-Laurent, on la retrouve de Grondines à Beaupré sur la rive nord et de Lotbinière à Saint-Jean-Port-Joli sur la rive sud. Elle fait partie de la famille des Apiaceae. Les feuilles, les jeunes pousses et les racines contiennent de la cicutoxine, un alcool très toxique. La consommation d’une petite partie de la racine est suffisante pour tuer un adulte. L'apparition des symptômes est souvent si soudaine et si violente que les traitements n'ont pas toujours l'effet escompté. Dans tous les cas d'empoisonnement, les symptômes se ressemblent : salivation, spasmes musculaires, convulsions violentes, coma et mort par asphyxie. La mort peut survenir entre moins de quinze minutes et deux à trois heures après l'administration d'une dose suffisante. L’ingestion de 2,5 g de racine suffit pour tuer un adulte. Les animaux de ferme s’empoisonnent en mangeant le feuillage.

Cicutaire maculée (Cicuta maculata) Crédit - Wikimedia

Cicutaire maculée (Cicuta maculata) Crédit - Wikimedia

8 - La Ciguë maculée (Conium maculatum)

Cette espèce est présente dans de très nombreuses régions du monde et est acclimatée en Amérique du Nord. Elle pousse sur des sols secs à humides, dans des endroits frais, les haies et les friches, au bord des chemins et des cours d'eau. La Ciguë maculée, proche parente du persil, est une plante extrêmement toxique de la famille des Apiaceae. Pour la petite histoire, cette espèce fournissait, en majeure partie du moins, le breuvage que les Athéniens faisaient prendre aux condamnés à mort. La mort de Socrate constitue l’empoisonnement le plus célèbre de la Grèce antique. Toutes les parties de la Ciguë maculée contiennent des alcaloïdes toxiques, dont la conine. Ce sont toutefois les semences qui en contiennent la concentration la plus élevée. De douze minutes à une heure après l’ingestion, l’empoisonnement débute par des vertiges, des éblouissements, des maux de tête, de la nervosité, des tremblements, puis apparaissent l’incoordination des membres inférieurs et la dépression. Le cœur ralentit, c'est le coma et la mort par arrêt respiratoire.

La ciguë maculée Crédit - Wikimedia

La Ciguë maculée Crédit - Wikimedia

9 - L'herbe à poux

L’herbe à poux est un véritable cauchemar pour les personnes qui souffrent de rhinites allergiques. Cette plante n’est malheureusement pas sur le point de disparaître du paysage, et ce, malgré les campagnes d’éradication. Ce combat contre cette machine à produire du pollen vaut cependant la peine d’être maintenu. Un seul individu peut produire des milliards de grains de pollen très allergènes. Selon les estimations, il y aurait plus de 10 % de la population qui souffre du rhume des foins (rhinite allergique). De plus, c’est une nuisance en agriculture. L’herbe à poux est une plante indigène en Amérique du Nord, donc elle a toujours été présente.

10 - Le roseau commun

Le roseau commun est la plante la plus envahissante au Québec. Cette grande graminée que tout le monde connaît -sans la reconnaître- est très visible au mois d’août sur les bordures des routes ou dans les milieux humides. Une fois qu’elle s’installe, elle prend toute la place ! La grande région de la Montérégie est reconnue comme étant un foyer particulièrement prolifique pour cette plante exotique, mais l’espèce est présente pratiquement partout dans le sud du Québec. La propagation du roseau commun sur le territoire québécois est intimement reliée à l’expansion du réseau routier à partir des années 60, car elle se développe plus facilement dans les fossés de drainage routier et les marais. Elle est de plus en plus omniprésente également en bordure des lacs. C’est une plante très opportuniste qui est capable d’envahir des zones pauvres en diversité. Elle affectionne davantage les milieux plus humides.

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