Voici 3 preuves que l’hiver actuel est anormal
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Jeudi 14 janvier 2016 à 12 h 00 - Ce n’est pas une illusion, la saison hivernale manque de froid, de neige et de glace. Voici trois symptômes météo qui démontrent le caractère anormal de la première moitié de notre hiver.
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Soit dit en passant, l’hiver climatologique comprend la période du 1er décembre 2015 au 29 février 2016.
Des Grands Lacs sans glace
Le niveau de glaciation des Grands Lacs est un bon indicateur de l’allure de la saison hivernale. À ce chapitre, la saison actuelle est exceptionnelle. En date du 11 janvier, seulement 3,8 % de la surface des Grands Lacs étaient gelés, alors que cette proportion devrait être de 14% à cette période-ci de l’année.
En 2015, ce même couvert de glace était de 22,5 % et de 38,3 % en 2014. « La température de l’eau était de 7 °C au lac Ontario le 11 janvier. C’est inhabituel et plus chaud qu’à l’habitude. On est encore loin d’une glaciation massive. », explique André Monette, météorologue à MétéoMédia.
Ce contexte a aussi engendré un décalage des bourrasques de neige, communément appelées « effet de lac », qui ont habituellement lieu en novembre et décembre dans certains secteurs de l’Ontario et des États-Unis.
Le retard de la glace sur les cours d’eau affecte également le Québec. « Une des conséquences est en Gaspésie, où il se forme habituellement une barrière de glace sur les côtes pour contrer les vagues. Lors de la dernière tempête, ces vagues ont causé des dommages en frappant directement les berges », spécifie Réjean Ouimet, présentateur et spécialiste à MétéoMédia.
Certains amateurs d’activités extérieures doivent ronger leur frein, notamment les pêcheurs sur glace. Le site de pêche au poulamon à Sainte-Anne-de-la-Pérade a dû suspendre le début de ses activités le week-end dernier. Le site devrait finalement ouvrir ce week-end. L’épaisseur de la glace a aussi empêché aux sentiers de motoneiges de se déployer normalement, surtout dans le sud du Québec.
Un froid court et sans mordant
En moyenne, la province connaît trois vagues de froid intense (3 jours consécutifs sous -20 °C à -30 °C) du 27 décembre au 17 février. « On est loin du compte cette année. La majorité des villes ont connu occasionnellement deux jours de froid « normal », mais il ne s’est pas vraiment installé », commente Réjean Ouimet.
En 2016, Montréal a connu deux jours avec un minimum de -20 °C (4 et 5 janvier). Durant un hiver normal, on enregistre cette température de 15 à 20 fois.
Déficit de neige généralisé
En date du 12 janvier, l’ensemble des villes du Québec avait reçu moins de neige que lors d’un hiver normal. Montréal affiche un retard d’environ 30 cm sur sa moyenne. Cet écart serait encore plus spectaculaire, n’eût été la tempête du 29 décembre, qui a laissé 40 cm sur la métropole.
« On a cependant connu pire! Le 11 janvier 1980, il était tombé seulement 16 cm dans la première moitié de l’hiver », spécifie Réjean Ouimet.
Du côté de Québec, la région a reçu deux fois moins de neige qu’à l’habitude, tandis que Gatineau a un retard de 60 cm sur sa moyenne de neige reçue.
À Sept-Îles, il est tombé 65 cm cette saison, alors que la moyenne est de 183 cm (en date du 11 janvier).
Deux hivers comparables
L’hiver est inhabituel jusqu’à maintenant, mais il est comparable à d’autres saisons hivernales douces. Le plus récent est celui de 2011-2012. On avait alors enregistré 4 jours sous -20 °C à Montréal, dont aucun en février.
On peut aussi comparer cet hiver à celui de 1997-1998, année où le phénomène El Niño était intense. Le mois de décembre avait été plus froid, mais janvier et février exceptionnellement doux.
