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Les icebergs en avance?

Crédit : twitter@IcebergTweets

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Samedi 12 mars 2016 à 5 h 59 - Les médias sociaux se sont enflammés en début d’année. La raison? Des icebergs ont été aperçus au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador. Rien d’étonnant? Même s’il est fréquent pour cette région du globe de voir dériver ces géants de glace, il est cependant peu habituel d’en observer aussi tôt dans l’année.


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La province de Terre-Neuve-et-Labrador est célèbre pour son « allée des glaces », au point que chaque année au printemps, les côtes attirent de nombreux curieux, qui espèrent voir des icebergs depuis le rivage.

Cependant, la nature a décidé de jouer un tour aux habitants et la fameuse allée a commencé à voir débarquer ces monstres de glace bien plus tôt. Cette photographie, prise à Bonavista (Terre-Neuve) a été postée mi-janvier et montre un premier iceberg.

D’autres photos ont vite émergé sur la toile, comme celle-ci, qui montre un iceberg repéré au nord de Saint-Jean de Terre-Neuve le 15 février dernier.

Qu’est-ce qui explique leur apparition prématurée?

D’après Scott Weese, qui travaille au Service canadien des glaces, les vents anormaux venant du nord et qui soufflent en direction du sud pousseraient les icebergs encore plus au sud que d’ordinaire à cette période de l'année. Il n’est pas inhabituel de voir des icebergs dans les eaux au large de Terre-Neuve-et-Labrador en hiver, mais il est plus rare qu’ils soient aussi près du rivage en cette saison. Normalement, ils campent au large et sont donc hors de notre champ de vision.

Selon Weese, l’augmentation des vents venant des terres aurait entraîné cette apparition précoce. Un épisode météo particulièrement fort pourrait être à la fois responsable de cette situation et… du buzz Web qui en a découlé.

Sur l'animation ci-dessous, vous pouvez voir l'ouragan Alex qui a bifurqué de la pointe sud du Groenland vers le Canada en janvier.


La fusion de l'ouragan avec un courant plus faible au large des côtes entre Terre-Neuve et le Groenland, associée à un autre système de basse pression qui s’est déplacé jusqu'à la côte nord-est américaine et la Nouvelle-Écosse, auraient influencé la direction des vents, qui auraient poussé les icebergs vers le sud-est. Cela aurait engendré une « zone morte » au large de la péninsule d'Avalon, un endroit parfait pour le regroupement des icebergs à la dérive.

Ce graphique du Service des glaces de l'Amérique du Nord montre comment les icebergs ont pu migrer plus au sud en début d’année.


Courtoisie du Service canadien des glaces. Les chiffres indiquent la quantité d'icebergs présents dans chaque carré de degrés. La ligne en pointillé représente la limite de la glace de mer. La ligne pleine montre la limite des icebergs.

Les icebergs se déplacent vers le nord-ouest après le passage des orages, puis bifurquent vers la péninsule d'Avalon en février, ce qui explique leur présence plus marquée dans cette région.

Plusieurs théories ont suggéré que les vents forts et la chaleur apportés par l’ouragan Alex auraient pu provoquer cette légère hausse du nombre d’icebergs qui sont poussés vers les côtes canadiennes. Il est important de noter qu'il n'y a pas plus d'icebergs sur les eaux qu'auparavant, ils sont juste plus nombreux à être visibles de nos côtes en cette saison.

Un article provenant du site de l'Union américaine de géophysique indique que des conditions anormalement chaudes ont été enregistrées au Groenland en janvier et que l’eau chargée en particules qui se serait infiltrée dans les deux grandes baies de la côte ouest du Groenland (dont la baie de Disko) aurait pu avoir une incidence sur la fonte des glaces. Toutefois, Scott Weese a confié à Scott Sutherland, météorologiste et journaliste à The Weather Network que la plupart des icebergs qui sont libérés de la glace de mer et qui proviennent pour la plupart de la mer de Baffin ne sont visibles de nos côtes qu’environ 2 à 3 ans après leur départ. Cette spéculation est donc trop récente pour confirmer son impact sur la situation.

Il est donc peu probable que ces tempêtes aient influencé directement cette apparition prématurée des icebergs. Cependant, les vents forts les ont probablement poussés plus proches des côtes qu’habituellement, d’où l’effervescence du grand public sur les réseaux sociaux.

SOURCES : CBC | Canadian Ice ServiceNewfoundland and Labrador | Robert Scribbler | AGU | TWN

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