L’herbe à puce puissance 10
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Samedi 30 mai 2015 à 5 h 42 - Ouvrez grands les yeux autour de votre terrain ou lors de vos promenades puisqu’une plante beaucoup plus puissante que l’herbe à puce existe au Québec. Au contact de la peau, la berce du Caucase engendre une brûlure virulente.
Contrairement à l’herbe à puce, dont la réaction découle d’une réaction allergique, ce qui signifie qu’il faut un contact répété pour développer des dermatites, la sève de la berce du Caucase contient des composés toxiques. Lorsque cette substance entre en contact avec la peau et la lumière, il y a brûlure (photodermatite).
« On parle d’une brûlure sérieuse du deuxième et même du troisième degré. On a un cas connu en Europe qui a mené à une amputation. Ce n’est pas une plante à prendre à la légère », explique Claude Lavoie, biologiste et professeur à l’Université Laval et coordonnateur du groupe de recherche QuéBERCE. À l’instar d’une brûlure, les cicatrices peuvent être longues à guérir et laisser des marques sur la peau.
Prolifération constante au Québec
Cette plante a été introduite au Québec au début des années 80 pour des fins d’horticulture. Son succès a été très modeste, mais suffisant pour qu’elle puisse établir des populations dans les années 90. Cette propagation a continué d’augmenter. « C’est surtout depuis les 5-6 dernières années que la plante s’est fortement propagée dans le sud du Québec.
On retrouve cette plante envahissante dans la majorité du sud de la province, de la région de Gatineau jusque dans le Bas-Saint-Laurent.
« C’est surtout à Québec, Chaudière-Appalaches et quelques poches dans les Basses-Laurentides, au nord de Montréal et dans la région de Lanaudière, où il y a un peu plus de colonies de la plante. Mais elle a le potentiel de se répandre partout dans le sud du Québec. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne le fasse », explique M. Lavoie.
Par exemple, les spécialistes ont fait face à un cas dans Chaudière-Appalaches, où une personne avait mis un plant sur le bord d’un ruisseau. Elle s’est multipliée si rapidement que maintenant on peut compter environ « un million d’individus ».
Lorsqu’un tel cas se présente, il faut procéder assez tôt à une opération d’éradication. Quelques populations sont aussi présentes dans Charlevoix et le Saguenay.
Combien de personnes affectées?
Il est difficile de connaître le nombre exact de personnes qui ont été affectées à la suite d’un contact avec cette plante. Le Groupe de recherche QuéBERCE se penche sur la question. Dans une étude réalisée en 2012, on concluait qu’ « une personne sur quatre avec la berce du Caucase sur son terrain avait subi les contrecoups », ajoute le professeur.
La reconnaître
La berce du Caucase est souvent confondue avec la berce laineuse, surtout dans les régions où cette plante est très présente. La laineuse peut aussi causer des réactions cutanées, mais elles sont moins violentes qu’avec la Caucase. On peut les différencier grâce à la taille, car celle de la berce du Caucase est plus importante.
« Elle peut atteindre jusqu’à cinq mètres, tandis que la berce laineuse n’atteindra pas plus de deux mètres. Sa tige est ponctuée de rouge. Et sur la berce du Caucase, on ne retrouve pas de poils sur l’envers des feuilles », commente M. Lavoie.
Sources : Groupe de recherche QuéBERCE