Chaque tempête hivernale a une origine

Chaque hiver, le Québec est frappé par son lot de tempêtes. Il arrive toutefois que ces systèmes présentent des caractéristiques communes; les météorologues ont donc baptisé certains types de dépressions hivernales.

Plusieurs types de dépressions hivernales sont facilement reconnaissables par leur formation, leur trajectoire, leur intensité, ou les conditions qu'elles amènent. Les descriptions suivantes vous permettront de comprendre un peu mieux l'hiver québécois.

Le clipper (ou dépression) de l’Alberta : le clipper de l’Alberta est une dépression qui se forme à l’est des Rocheuses. Il se déplace très rapidement sur les Prairies, mais se gorge d’humidité en passant sur les Grands Lacs avant de toucher le Québec.

C’est un système qui amène de la neige, mais dont l’équivalence en eau est faible. Il donne donc de la neige folle, facile à pelleter. Les accumulations sont rarement importantes; toutefois, les vents peuvent provoquer de la poudrerie en raison de la faible masse de la neige.

À l’arrière du système, on retrouvera généralement des vents modérés du nord-ouest, soufflant entre 30 et 40 km/h, qui feront chuter les températures.

La dépression côtière : ce type de dépression longe la côte est des États-Unis avant de frapper le Québec. Elle se forme généralement près de la Caroline du Nord, d’où son surnom de « dépression du Cap Hatteras ».

Cette dépression génère davantage d’accumulations de neige et de vent que le clipper de l'Alberta. Son potentiel de tempête est beaucoup plus important, car il prend son énergie sur l’océan Atlantique, une grande source de chaleur et d’humidité.

Ce type de dépression touchera généralement la côte est américaine, le sud-est, le centre et l'est du Québec, de même que les Maritimes. 

La dépression du Colorado : la dépression du Colorado ressemble un peu au clipper de l’Alberta, à la différence qu’elle se forme, comme son nom l’indique, à l’est des Rocheuses du Colorado.

Elle puise toutefois beaucoup d’humidité dans le golfe du Mexique; elle produit donc des précipitations nettement plus importantes que sa cousine albertaine.

La dépression du Colorado peut amener toute la gamme des précipitations : neige, grésil, pluie verglaçante et pluie, parfois tous dans un même système.

Le type de précipitations dépendra alors de sa trajectoire : à Montréal, par exemple, la dépression laissera de la pluie si elle passe au nord de la ville, et de la neige si elle passe au sud. Entre les deux, on peut retrouver une zone de pluie verglaçante. Pour Montréal et le nord-ouest du Québec, c’est généralement ce type de dépressions qui amène les grosses accumulations de neige. C’était aussi une dépression du Colorado qui avait causé le verglas en 1998.

La dépression du Texas : cette dépression ressemble beaucoup à la dépression du Colorado, mais se forme directement sur les côtes du golfe du Mexique.

Bien entendu, on ne peut associer toutes les dépressions à l’une de ces définitions. Les dépressions peuvent toutes présenter des caractéristiques distinctes; les systèmes présentés ci-haut sont toutefois plus récurrents. Une dépression peut se former n’importe où, mais il y a des endroits favorables à leur formation, comme l’est d’une chaîne de montagnes ou la côte.