Eaux usées : un « recul » pour les écosystèmes du fleuve
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Mardi 6 octobre 2015 à 14 h 07 - La décision « inévitable » de l’administration municipale de Montréal de déverser des milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent est un « recul », selon le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin. Selon lui, les écosystèmes du fleuve et du lac Saint-Pierre, qui relie sa ville à celle de Trois-Rivières, subiront encore une fois les conséquences des rejets de la métropole.
« Ce n’est pas une super nouvelle! On n’est pas très fier de ça. Et dire qu’il n’y aura pas d’impacts... À mon avis, il ne faut pas banaliser », déclare Serge Péloquin, qui est loin d’être convaincu par les explications fournies par la Ville de Montréal.
Rappelons que lors de l’annonce officielle, vendredi dernier, les autorités montréalaises ont fait valoir que la « capacité de dilution du fleuve » faisait en sorte que cette solution est la moins dommageable.
Le gouvernement du Québec a également appuyé la décision de Montréal, mentionnant que toutes les possibilités ont été étudiées. Une fois cela dit, M.Péloquin craint les impacts concrets sur le lac Saint-Pierre, qui est reconnu comme une réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO.
« Ça représente un danger pour les organismes aquatiques. Ça peut aussi affecter l’équilibre des écosystèmes. Si la population, les gens de Montréal, et les autres maires connaissaient bien la beauté et la fragilité de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, ils ne laisseraient pas faire ça aussi facilement », conclut le maire de Sorel-Tracy.
Les berges des îles de Sorel sont déjà endommagées par l’érosion. Le maire de Sorel-Tracy craint que la détérioration de la qualité de l’eau ait un impact sur les écosystèmes du lac Saint-Pierre. (photo : Joey Olivier)
Montréal pointée du doigt depuis plusieurs années
Ce n’est pas la première fois qu’une municipalité comme Sorel-Tracy reproche à la métropole de rejeter trop d’eau polluée dans le fleuve.
En 2009, on déplorait notamment que le procédé désuet de l'usine Jean-R.-Marcotte, située dans l'est de la ville, rejette environ 3,6 milliards de tonnes d’eaux usées non désinfectées dans le fleuve.
En mars 2015, les autorités montréalaises ont entrepris la modernisation de l’usine pour mieux désinfecter les eaux usées avant de les envoyer dans le fleuve. La mise en opération du traitement par ozone est prévue pour 2018.
Source : Ville de Montréal
Déclarations officielles sur cette décision :
-« La décision est la bonne et demeure la plus acceptable dans les circonstances » - Pierre Desrochers, président du comité exécutif de la Ville de Montréal. Communiqué ici
-« La protection du Fleuve devrait être une priorité absolue pour le maire de Montréal. Pourtant, il accepte que, pendant une semaine, l'équivalent de 2600 piscines olympiques de déchets des toilettes, rejets d'hôpitaux et d'entreprises soient déversées directement dans le Fleuve. C'est comme si Trois-Rivières déversait l'ensemble de ses eaux usées dans le Fleuve pendant quatre mois. C'est parfaitement inacceptable », a déclaré Luc Ferrandez, chef de l'Opposition officielle. Communiqué ici
