Frédéric Dion a vaincu les rigueurs de l'Antarctique

Jeudi 29 janvier 2015 à 18 h 18 -

Traverser l’Antarctique en skis tractés pour fracasser trois records était tout indiqué pour l’aventurier Frédéric Dion. En plus des conditions climatiques les plus rigoureuses du monde, il a affronté plusieurs dangers au cours de son expédition. Voici comment il a vaincu ses craintes et surmonté les épreuves pour atteindre, voire même dépasser ses objectifs.

Frédéric Dion, l’aventure comme mode de vie 

Avant de s’embarquer pour la grande aventure, Frédéric Dion avait déjà réalisé plus d’un exploit. L’Antarctique s’est révélé être un défi à la hauteur de ses ambitions. Il souhaitait devenir la première personne à atteindre le Pôle d’inaccessibilité en solitaire. 

Catapulté sur la calotte glacière 

L’aventure de Frédéric Dion a commencé en lion. Grâce à des vents favorables, il a parcouru en deux jours ce qu’il avait prévu faire en deux semaines. Il avait skié 110 km. «J’ai littéralement été catapulté sur la calotte glacière. 

Freiné par les Sastrugis 

C’est ensuite que les choses se sont compliquées. Après un feu dans sa tente et plusieurs chutes, Frédéric Dion a fait connaissance avec les sastrugi, des immenses lames de neige semblables à des ailerons de requins. Contrairement à la croyance populaire, l’Antarctique n’est pas composé de grands champs plats, mais bien truffés de sastrugi. Résultat : le skieur est tombé à plusieurs reprises, il a dû ralentir la cadence, mais surtout, le traîneau et l’équipement qu’il transportait s’est fait malmener.

Le Québécois est devenu le premier à traverser l’Antarctique par le Pôle Sud d’Inaccessibilité en 54 jours 6hrs.

La dureté du mental 

C’est alors qu’il a pris conscience du risque et que le doute s’est installé. « Je sentais le risque. Si je me faisais mal, il n’y a pas un avion qui pouvait se poser là. Dans quoi je me suis embarqué! » Son moral et sa confiance se sont effrités chaque jour, à chaque sastrugi… Après une journée de 110 km, l’aventurier a repris confiance, mais pour combien de temps? 

« Le traîneau devait être indestructible »

Frédéric Dion était convaincu que le traîneau qui transportait ses vivres, sa tente et son équipement était indestructible. Il avait tort! Son traîneau s’est fendu une première fois, une deuxième, pour finalement littéralement exploser. Sa confiance s’est brisée avec le traîneau. Frédéric Dion croyait être le premier homme à atteindre le pôle Sud d’inaccessibilité en Solitaire. Toutefois, pour poursuivre son expédition, il a dû renoncer à ce titre et aller chercher un traîneau de rechange prêté par l’explorateur Dixie Dansercoer. Un détour qui lui a coûté 30 000$.

Un blizzard qui aurait pu être fatal 

L’Antarctique est sans aucun doute le continent le plus froid et le plus venteux du monde. Grâce aux prévisions de MétéoMédia, Frédéric Dion a appris qu’il avait affronté une température ressentie de -57. Les engelures surviennent alors en moins de 2 minutes. 

Frédéric Dion a aussi dû composer avec des vents de plus 100 km/h. En plus des risques de blessures avec son cerf-volant, les rafales auraient pu lui coûter la vie. Cette journée-là, le blizzard s’est levé rapidement, forçant Frédéric Dion à s’arrêter. Il a monté sa tente, puis roulé les 30 mètres de cordes de son cerf-volant. « Je me tourne pour aller à ma tente, mais je ne la vois plus. J’attends, j’attends, puis je suis mes traces dans la neige et là, elle réapparaît! » Cette puissance qu’a la nature, Frédéric Dion l’apprécie. 

Comme il le dit si bien, pas obligé d’aller en Antarctique pour relever des défis et vivre des aventures.

Frédéric Dion célèbre sa victoire.